GHALI CHABAB MASCARA

GHALI CHABAB MASCARA

Historique du GCMascara

AU COMMENCEMENT ETAIT LE FCM

 

Beaucoup de zones d'ombre et d'incertitudes ont entouré la date de création du Gallia Club de Mascara. De plus les témoignages des rares survivants ne concordaient pas forcément et ont donné lieu à bien des polémiques. Les différentes affirmations faisaient état de sa naissance entre 1908 et 1925. D'autres la situaient plutôt en 1945. Pour reconstituer son parcours et trouver trace de son existence, il m'aura fallu faire des investigations et des recherches dans les différents journaux ou bulletins de ligues disponibles au niveau des archives conservées au musée d'Oran ,à la wilaya et au siège du journal « El-Djoumhouria ».  Finalement au bout de quelques mois, après avoir compulsé tous les périodiques disponibles et fait des recoupements de façon méthodique j'ai pu enfin démêler l'écheveau, et tordre le cou à certaines allégations fantaisistes ou contre-vérités, sciemment entretenues par ceux qui voulaient s'attribuer une forme de paternité et de légitimité historique.

Au début du siècle dernier avec l'introduction du football en Afrique du Nord plusieurs associations sportives virent le jour et la ville de Mascara n'était pas en reste. Ceux désireux de s'adonner à la pratique du football se regroupaient selon leurs origines ethniques religieuses ou politiques. C'était le cas dans la cité des vignobles au sein de laquelle le plus prestigieux des clubs, l'AGSM naissait à la suite de la fusion entre l'ASMascara et l'Avant Garde. A la veille de la grande guerre en 1913 et le 2 février était créé par « une poignée d'indigènes » (selon la terminologie employée par la presse) le FCM (Football Club Musulman). M. Achille RAMOS en fût le président tandis que l'assistaient Messieurs Lakhdar BOULENOIR, Moulay ZOUBIR, Ahmed SALAH, Benamar DJINI, Charlot  MOSTEFA, Ahmed BELAMARI, Mohamed KALAFATE, Amar Ali HABICHE, Bachir HANIFI, selon les informations transmises par M. Didier REY ( chercheur et titulaire d'une chaire à l'Université de Corte  en Corse ) qui tient ses sources des archives du CAOM à Aix -en –Provence.

Quant aux éléments qui composaient son effectif en me basant sur les données puisées dans les comptes rendus de matchs parus dans la presse de l'époque il s'agirait des joueurs suivants : YADRI, MOSTEFA, CAVALINI, BENKOURA, AGAR, TAHAR, LAMARI, LACOMBE DEROUICHE, BENKADI, LUPY.

Multipliant les rencontres amicales il fut admis à disputer les championnats officiels organisés par l'USFSA dès la saison 1914. La guerre ralentissait la pratique du football mais ne l'empêchait point, comme en témoignent les coupures de presse. Evoluant à un échelon inférieur , cette formation n'était pas perçue d'un bon œil par les autorités qui voyaient là un moyen d'émancipation et d'affirmation de l'identité algéro -islamique de citoyens  considérés comme de « seconde zone . » Son chemin fut parsemé d'embuches et sa bonne marche entravée par l'administration coloniale. Finalement en 1919 on trouva le prétexte idéal pour mettre un terme à cette aventure en suspendant le FCM de toutes ses activités pour le non-paiement de ses cotisations et le club fut absorbé par l'AGSM sous la pression des édiles de la ville.

LA CREATION DU GALLIA CLUB MASCARIEN

En 1925 les anciens joueurs et dirigeants du FCM décidaient de se reconstituer et de reprendre les compétitions mais là encore il fallait compter avec les pouvoirs publics qui, s'appuyant sur des directives et des injonctions du pouvoir central lui imposèrent d'intégrer dans son comité directeur un européen et de prendre une appellation qui ne ferait référence ni à la religion musulmane ni à une quelconque appartenance ethnique ou politique. C'est ainsi que le 26 juin de la même année au terme d'une réunion les ayants regroupés les anciens fondèrent le Gallia Club Mascarien. Le nom « Gallia » signifiant « gaulois » en latin. Quelques semaines plus tard il obtint son affiliation à la FFFA (Fédération Française de Football) alors que la FNAFA était créée par les clubs dissidents de la LOFA. En effet une scission avait eu lieu au sein de la Ligue d'Oranie dont le siège fut délocalisé à Sidi Bel Abbès. Les tenants et les aboutissants sont complexes et difficiles à expliquer ici et c'est la raison pour laquelle il est préférable, faute de ne pouvoir restituer les faits de façon précise d'être assez concis. Le GCM allait donc être autorisé   à disputer le prochain championnat de district 1925-26 en vue de l'accession en Division d'Honneur. La demande d'agrément fut déposée à la sous – préfecture de Mascara le 18 février 1927 sous le numéro 199 et a paru au Journal Officiel le 3 mars 1927 comme il ressort de la copie de la déclaration d'association.

Pour mémoire le premier comité fut constitué des personnes suivantes

·       Président : DE HARO François

·       Vice –président : BENAOUDA Abdelkader

·       Secrétaire général : LEKEHAL Abdelkrim

·       Secrétaire adjoint. : Daho GOUAL

·       Trésorier général : Mokhtar CHELLALI

·       Trésorier adjoint : Djilali MANOU

Membres assesseurs : Abdelkader BERKANI, Belaid , ADDA HANIFI , François BLASCO, Abdelkader ADDA HANIFI, Mostefa HADJOU, Kaddour AGAR, Belmiloud BOUKLIKHA.

Tous ces dirigeants furent rejoints par la suite par M. Benali BENMAGHNIA (qui prit le relais de M. DE HARO), Safir BEKKHEDA, Ahmed TAHAR, Abdelkader GARMALA, Safir BOUDALI, Abdelkader KIRRI, Mokhtar LEKEHAL entre autres. Les joueurs qui regagnèrent le club furent selon les sources Aoued MEFLAH, KESSOUR, BENMESSABH, DJIDAR, LARBI, HOUCINE, CHAREF, REZOUG , KOURBALI, FAINI, TABET, SAIM, GOUAL, ZERFANI, CARMELO, LEKEHAL

Le GCM entama donc de façon officielle son premier championnat au début de la saison 1925-26 au sein du District de Sidi Bel Abbès. D'entrée il affirma sa suprématie sur ses adversaires en enchainant les victoires, souvent par des scores pléthoriques. Son parcours ressembla à un cavalier seul et à la fin de l'exercice il termina leader de son groupe. Cela lui donna le droit de disputer les barrages face au champion d'Oran le Delmonte SO pour l'accession au palier supérieur. Le troisième match décisif eut lieu à Perrégaux (Mohammedia) et le Gallia l'emporta sur le score de trois à un.  L'année suivante le club fît bonne figure au sein de l'élite mais il rompit ses engagements avec la FFFA et rejoignit les clubs dissidents regroupés au sein de la FNAFA. C'est cette scission qui lui octroya le droit de figurer parmi l'élite du football Oranien avec notamment le CDJ, la JSEE, l'USMO, le CALO, le FCO le GCS ou le GCO. Cependant beaucoup de problèmes dus aux entraves de l'administration se firent jour.

Il ne disposait pas de stade et le Conseil Municipal avait refusé de lui allouer les subventions indispensables. L'AGSM de son côté, selon ce qui ressort des correspondances échangées entre les deux clubs, rechigna à lui louer le stade dont elle était propriétaire prétextant sa sur-utilisation. Les responsables municipaux avaient même prôné une fusion estimant qu'une seule équipe était suffisante pour la cité. Ayant rompu avec la FNAFA et s'étant ré- affilié a la FFFA en 1928, asphyxié et victime d'ostracisme le GCM ne pouvait subsister avec le seul concours des mécènes ou généreux donateurs.  Le club glissa inexorablement et inéluctablement vers les divisons inférieures, et alors qu'il évoluait en troisième division il fut victime d'arbitraire et sa trace se perdit vers 1933 sans que l'on puisse à ce jour savoir comment et pourquoi il fût mis en sommeil. Toute interprétation ou explication relèveraient de la pure fantaisie ou de la parfaite utopie étant donné que les archives restent bien muettes sur ce sujet. Aucune thèse n'est plausible et il semble bien qu'un épais mystère ait sciemment été entretenu sur cette période obscure. Le Gallia disparait donc de la scène sportive, mais il n'en allait pas mourir pour autant car son retour se fera de façon tonitruante quelques années plus tard et son nom résonnera dans les contrées les plus éloignées de l'Afrique du Nord.

          1945, LA RESURRECTION

Au lendemain de la seconde guerre mondiale le GCM qui avait été mis en sommeil durant une bonne dizaine d'années repartait en reconstituant son équipe. La majorité de ceux qui allaient former sa composante majeure, avait évolué dans les championnats de jeunes, au sein des équipes de la JSM du FCM ou de l'USM, mis sur pied par la ligue du district de Mascara auxquels se joignirent quelques anciens de l'AGSM. On citera parmi eux MEKKIOUI, KHEDIR, KERROUCHE, KADAMI, DJAKER Benaoumeur , BACH,BELAOUNI, STAMBOULI, LAGHA Sadek ,BELFRAK   dit GAUCHER, KHITRI, GHASSOUL, BELBAHRI, TANOU , NEKROUF, KHALFI. La présidence du club avait échu à Mohamed SAFIR épaulé par le Docteur BENSAFIR (qui lui succédera rapidement d'ailleurs), BENBAHI, BENKHADA, MEKKIOUI Mamoun, Mahi DJAKER, NAIMI, FERHAT, HABOUS, BOUTALEB. Cependant un problème de taille allait surgir : en effet la ligue d'Oranie obligera le club à redémarrer au plus bas niveau c'est-à-dire en district. Pour gagner le droit d'évoluer au sein de l'élite il fallait franchir quatre paliers. Le club entama son championnat dès le début de la saison 1946-47 et allait démontrer de façon magistrale qu'il avait été victime d'arbitraire et d'injustice en atomisant tous ses adversaires sur des scores parfois ahurissants. Lors du second exercice c'est-à-dire en 1947 le club allait défrayer la chronique en s'illustrant en Coupe d'Afrique du Nord auquel il était autorisé à participer.

En effet au mois de janvier 1948 le tirage au sort allait l'opposer à son rival local l'AGSM. Le sous-préfet qui craignait des débordements avait refusé que la rencontre se joue à Mascara et elle fut délocalisée à Oran au Stade Monréal (Bouakeul). Quatre divisions séparaient les deux adversaires mais les Gallistes admirables de technique allaient donner une leçon de football aux « damiers » qui s'inclinèrent sur le score de deux buts à zéro. Aux tours suivants les ténors de la Marsa et de l'USMO passèrent à la trappe. Pour le compte de l'épreuve inter-ligues le SAMarrakech ne dut de se qualifier dans les derniers instants des prolongations que grâce à l'immense talent de BOTTINI qui sauva son équipe.  

En championnat le GCM continuait allégrement sa promenade de santé en corrigeant de façon sévère tous ses opposants et franchit un nouvel échelon. Au terme de la saison 1949-50 l'objectif était atteint et à la faveur d'un nouveau succès sur le voisin de l'avant-garde le Gallia accédait enfin au palier supérieur. Au passage le GCM continuait de s'illustrer en Coupe d'Afrique du Nord en réalisant d'autres coups d'éclat aux dépends des ténors et l'apothéose n'allait pas tarder à arriver.

DANS LA COUR DES GRANDS

La Division d'Honneur représentait à ce moment précis, l'élite du football nord-africain qui regroupait les ligues de Constantine, d'Alger, d'Oran, du Maroc et de la Tunisie.  En Oranie les « grosses écuries » avaient pour noms USMO, SCBA, ASMarine Oran, FCO, USMBA, La Marsa , le CDJ ou le GCO. L'arrivée de cette toute jeune et ambitieuse équipe parmi elles allait troubler l'ordre établi.

Fort de ses joueurs très doués techniquement qui pratiquaient un football léché et académique les hommes du Docteur BENSAFIR, qui ne ménageait ni son temps ni ses deniers pour nantir son club de tous les moyens, allaient bousculer cette hiérarchie. Après un palpitant championnat et au terme d'un finish éblouissant le GCM allait coiffer sur le poteau le SCBA qui fut terrassé par l'USMO à Sidi Bel Abbés même. Dans le même temps le GCM arrachait face au GCOran grâce à un but d'EL GOTNI les points nécessaires pour être sacré champion. C'était la consécration tant attendue et la récompense d'un inlassable travail en profondeur entamé seulement cinq ans auparavant par les dirigeants et les éducateurs hors pairs dont Ahmed KIRRI et MEFLAH Aoued. En remportant de haute lutte le titre de Champion d'Oranie le GCM réalisait un exploit jamais égalé dans les annales du football algérien toutes périodes confondues, qui consistait à gravir les cinq échelons et remporter le titre suprême. De surcroit le Gallia devenait également avec l'USMO le seul club musulman à être couronné damant le pion à ses rivaux européens.  Quelques jours plus tard en Championnat d'Afrique du Nord (Challenge Rivet) les mascariens éblouissants sous la houlette d'un DJAKER Nehari extraordinaire atomisaient l'USFMSétif 3 buts à 0. Il faudra un GSAlger des grands jours pour écarter cette vaillante formation sur le score de 4 buts à 3 et lui barrer le chemin de la finale. La suite fut un peu moins heureuse pour cette équipe qui avait enflammé les foules nord- africaines et subjugué le monde footballistique. Le poids des ans se faisaient sentir sur certains et ceux qui étaient encore jeunes devaient songer à leur situation socio professionnelle qui allait les éloigner de leur ville. EL GOTNI opta pour le rival de l'AGSM, DJAKER s'envolait pour suivre ses études en France tout comme VITALIS le célèbre gardien rejoignait le Maroc, alors que Hadj MEKKOUI était appelé ailleurs par ses obligations. Par ailleurs l'équipe dirigeante passait la main à une autre avec sa tête Hadj BOUZIANE pharmacien de son état Mais le GCM restait quand même une attraction et demeurait l'une des plus belles équipes nord-africaine qui enchantait toujours les puristes. Une étoile brillait dans le ciel mascarien : elle s'appelait MAHI. Celui-ci allait devenir plus tard l'un des plus populaires joueurs de tous les temps.

 Le bloc reconstitué ne parvint pas à éviter la relégation au terme de la saison 1952-53 mais les jeunes KHEMLICHE, BENMELOUKA, MOUMEN, ADDA, BAHLOUL, ABBES et BESTANI qui avaient pris la relève allaient se montrer dignes du flambeau passé par leurs glorieux ainés. En témoigne leurs nouveaux succès en Coupe d'Afrique du Nord face notamment à l'USMBlida entrainée par Smail KHABATOU en 1955. En 1956 le GCM remportait un nouveau titre de champion d'Oranie de Promotion mais le FLN avait lancé son mot d'ordre de suspendre toutes activités sportives aux algériens. Les joueurs s'essaimaient et le jeune MAHI qui allait faire parler de lui plus tard était enrôlé par le Stade de Rennes où l'avait précédé Aoued MEFLAH.

Apres une glorieuse décade écrite en lettres d'or par une génération extraordinaire, et pour la deuxième fois de son existence le GCM entrait en léthargie, forcé qu'il était par les impératifs de l'histoire en marche. C'était la fin d'une époque et une page fabuleuse qui se refermait sur le Doyen Oranien.

1962, LA REPRISE DES ACTIVITES

Dès l'indépendance le football reprenait ses droits et le GC Mascara , comme tous les autres clubs qui avaient cessé leurs activités  se reconstituait. Un critérium qui regroupait l'ensemble des clubs oraniens engagés, fut mis sur pied. A côté des rares formations existantes d'autres virent le jour comme le FR Mascara qui prit le relais de l'AGSMascara dissoute.

A la fin de la saison le GCM se classa deuxième de son groupe derrière le MC Saida. Cette deuxième place l'autorisa à faire partie de la future division d'honneur pour le compte de la saison 1963-64.

Dans sa majorité l'équipe comptait des éléments expérimentés et chevronnés comme KHEMLICHE, SELLAM, BOUKAHLA, Houcine MESKINE, BOUZOUDADA, GHEZZAR en plus des jeunes BOTICHE, DEHIM, DJAKER Rachid, MAAMAR…. L'année 1963-64 fut assez tumultueuse dans son ensemble et beaucoup d'incidents se déclaraient dans les différents stades. Ce qui contraignit les responsables à prendre des mesures énergiques jusqu' à instituer le huis clos à mi-parcours du championnat. Avec 17 équipes et 34 journées le championnat fut rude et la lutte intense jusqu'à la fin en vue de l'obtention du précieux sésame qui donnait droit à la participation au premier championnat de division nationale. Celui-ci devait se composer de 14 clubs au départ mais qui fut portée à 16 juste avant le démarrage de la saison suivante. Au final ce fût l'ASM Oran, champion d'Oranie qui accéda en compagnie du MCO, de l'ESMostaganem, de la JSM Tiaret et du MC Saida.

Les clubs restant, à savoir les douze autres formeront avec les deux ayant accédé de la promotion, la division d'honneur, antichambre de l'élite. Le Gallia qui possédait sur le papier une bonne équipe ou l'amalgame anciens et nouveaux se faisait sans problèmes eu la chance de recruter BAKER, le gardien de but de standing qui faisait tant défaut à l'équipe et qui allait lui donner beaucoup d'assurance. Le groupe de la division d'honneur ouest était relevé avec la présence du SCMOran champion d'Oranie 1963, du RCOran équipe redoutable et très complète, du CR Témouchent, du RCRelizane, du WATlemcen, de l'USMBA, de l'USMOran et de la PGS(Mohammedia).

Le début fut laborieux contrairement aux prévisions et après deux défaites et un nul face respectivement au RCO, au RCR et au SCMO, le GCM se retrouvait en fin de classement. Fort heureusement la barre fut rapidement redressée et à la faveur d'une série de bons résultats, surtout à l'extérieur, le Gallia parvenait à se joindre à la course au titre. Le SCMO menait la cadence et le match que les deux équipes devait se livrer pour le compte de la troisième journée du retour pouvait être déterminant voire capital.

En fait il le fut, car le SCMO qui était leader depuis un bon moment battit le Gallia par un but de BOUHIZEB. A dix matchs de la fin la tâche s'avérait compliquée mais non impossible. Entre temps le GCM avait laissé des forces en Coupe d'Algérie où il dut batailler pour éliminer trois gros calibres ; le WAM à Mostaganem, le MCO puis le RCO grâce à des matches admirables de BAKER qui confirmait sortie après sortie sa très grande classe. Arrivé en huitièmes de finales le GCM tomba devant l'ASK de BELLOUCIF, véritable épouvantail qui ne sera éliminé qu'en demi-finale par le futur vainqueur le MC Saïda. Quelques accrocs à domicile et la mort tragique de Aoued MEFLAH leur entraineur emportèrent les dernières illusions du Gallia qui ne savait pas encore que le chemin menant à l'élite était long et parsemé d'embuches. Medioni accéda avec une avance confortable et la JSM Tiaret autre gros calibre prenait sa place. Néanmoins le docteur BENSAFIR restait confiant car malgré la présence de l'USMBA et sa « dream- team » la deuxième place permettait d'accéder en compagnie du futur champion à la division nationale 2 nouvellement créée.

Seize équipes étaient sur la ligne de départ pour le compte de la saison 1965-66 avec l'arrivée des deux promus le FCOran et le WAMostagnem. Le départ fut meilleur que la saison précédente et d'entrée l'USMBA allait faire le vide en s'emparant de la première place pour ne plus la lâcher réalisant au passage des cartons mémorables. La place de dauphin se jouerait donc entre le CRT le WAT le RCR le RCO et le GCM entre autres ….L'ossature était sensiblement la même avec les talentueux BAKER, ROMIS, BOTICHE, DJAKER, MESKINE et les prodiges BABADJI et BENMESSABIH qui n'avaient pas 20 ans. Pourtant cette saison allait être celle de tous les malheurs pour le club. Tout d'abord il se fit sortir assez prématurément de la coupe par Medioni à Mascara. Il fut victime d'un arbitrage scandaleux de M. BENZELLAT qui mit le feu aux poudres en refusant un penalty évident aux locaux. Cet incident allait provoquer de graves débordements qui allaient condamner le club à jouer durant trois mois ses matchs chez ses adversaires. Pour corser le tout de nouveaux incidents éclateront à BEL ABBES avec l'équipe locale et le club fut pénalisé en perdant deux matchs sur tapis vert sans les jouer face à des équipes modestes : le CCSig et L'OMArzew.

Ces points perdus auront leur importance au décompte final, nonobstant le fait de jouer 5 ou 6 matchs hors de ses bases.

De tout cela l'USMBA, qui était admettons le sportivement une machine merveilleuse et impitoyable, n'en avait cure. Elle continuait sa marche triomphale laminant les uns après les autres tous ses adversaires, sans négliger la Coupe ou elle tomba héroïquement aux corners devant l'autre ogre insatiable qu'était le CRBelcourt en huitièmes de finale.

Malgré tous ces avatars et ces pièges le Gallia disputa jusqu'au bout ses chances et termina à une encablure du dauphin le CRT.

Mais la déception fut vite oubliée et l'équipe se remobilisa très rapidement.

Dans un premier temps pour la saison 1966-67 on fit appel à CHERAKA Beka du SCMO qui allait prendre le poste d'entraineur joueur et le FRMascara fusionna avec le Gallia. Cette fusion allait apporter un sang neuf à l'équipe que présidait désormais BENCHENANE Hamza.

Les KESSAS, BOUHADJAR, DIAB Boudjellal , BOUZOUEDA allaient encadrer les nouveaux venus qui s'affirmeront quelques temps après . Je parle de KADAOUI et surtout de BOUTALEB.

La division honneur avait été remodelée et ne comptait plus que douze clubs. A ce niveau il y avait un tassement des valeurs par le haut et la demi-douzaine de clubs pouvait prétendre à l'accession.

En coupe d'Algérie le GCM tomba aux corners face au MCO un ténor de la Nationale 1 et en championnat le RCOran faisait la course en tête. Il l'a fit jusqu'à la fin où il craqua anormalement notamment face au GCM qui lui enleva toute chance d'accéder en le battant sur son terrain de BOUAKEUL.

Mais le Gallia en se replaçant conservait une infime chance d'accéder. Par un curieux hasard du calendrier les quatre premiers devaient se rencontrer pour l'ultime journée. Le GCM recevant le WAT et la JSMT le RCO. Une victoire du GCM et du RCO aurait donné lieu à un cas non prévu par les règlements de l'époque. On aurait eu quatre premiers. Si le GCM a rempli son contrat en battant les Tlemcéniens, par contre le RCO perdit ses illusions dans un environnement hostile et quitta même le terrain devant l'injustice dont il fut victime, l'arbitre M KAID ayant accordé trois buts entachés de fautes de hors -jeu aux locaux.

Pour la troisième fois le GCM échouait au port.

L'année 1967-68 fut moins bonne et même si de façon sporadique le Gallia se mêla a la course au titre il subit deux défaites à domicile face à l'ESM et au WAT qui allaient se livrer un impitoyable coude à coude jusqu'à ce fameux match où les Mostaganémois ont fait vivre l'enfer aux Tlemcéniens qui par protestation déclarèrent forfait pour les derniers matchs en compagnie des équipes de Tlemcen qui se solidarisèrent avec leurs voisin rival.

      LES ANNEES MAHI ET LA DREAM-TEAM

La saison suivante allait marquer un tournant dans l'histoire du Club. Ce fut d'abord l'arrivée de MELIANI Djilali jeune mordu du club qui prit l'équipe en main et allait se signaler par un coup d'éclat qui allait provoquer un engouement incroyable. Il allait faire revenir l'enfant prodige de la ville. MAHI après une carrière professionnelle de douze années regagnait le pays pour tenter de faire accéder enfin le club à l'étage supérieur.

C'est ainsi que commencèrent les années MAHI avec en toile de fond le slogan remis au goût du jour qui allait devenir le tube du « Kop » Galliste : «  Lard el Mahi Lard »

MAHI à 32 ans restait un superbe athlète doté d'une technique remarquable et d'un jeu de tête meurtrier. Ses tirs puissants et lourds étaient un cauchemar pour les gardiens.

Il avait pour lui douze années passées sur les terrains de France au plus haut niveau et était un véritable meneur d'hommes que ses joueurs respectaient énormément. Il savait haranguer ses partenaires et passait pour un « anti vedette ». Sa popularité était grande en ce temps-là à Mascara et très vite elle le fut en Oranie également.

Sur le terrain il se signala en marquant près de 25 buts. L'équipe s'était appuyée  sur la classe biberon ,avec les BOUTALEB , BARKAT, ABDOU, KESSAS, KADAOUI  toujours entourée de la vielle garde des ROMIS , BOTICHE , BOUHADJAR , MESKINE et BOUDJELLAL.

Cette saison se résuma tout simplement à un coude à coude entre le WAT et le GCM que troublèrent à peine le RCO, voire l'USMO ; et une fois encore le sort allait s'en mêler car la dernière rencontre qui devait les opposer était un « match guillotine » et de surcroit il devait se jouer à Tlemcen.

Un match qui a fait couler beaucoup d'encre, de salive et dont on parle souvent encore quarante après.

Un nul aurait fait le bonheur des mascariens alors que la victoire était impérative pour le WAT.

A huit heures du matin le Stade des « Fréres Zerga » était plein à craquer et les huit mille spectateurs durent attendre six heures sous une pluie diluvienne la décision que devait prendre M. KHELIFI : faire ou non jouer le match car le terrain était tout sauf une surface praticable.

C'est dans ce contexte que démarrait le choc de l'année et au bout de trente minutes de jeu BENTAHAR allait marquer l'unique but du match. Il restait une heure aux hommes de MAHI pour revenir dans la partie. Avec un but injustement refusé à MAHI, un terrain gorgé d'eau où le ballon peinait à avancer et un arbitrage assez partial la mission s'annonçait délicate pour ne pas dire impossible.

C'est sous un déluge que M. KHELIFI siffla la fin du match salué par un concert de joie dans toute la ville.

Tlemcen réalisait son rêve alors que Mascara plongeait dans la déception la plus totale. Échouer de cette manière était ressenti comme une cruelle injustice. Mais quelques jours plus tard l'amertume faisait place à l'allégresse car une bonne nouvelle venait de tomber : les deux clubs allaient accéder à la division nationale 2 qui avait été scindée en deux groupes géographiques. Ainsi donc le Gallia se retrouvait dans l'antichambre de l'élite avec pour but de ne pas s'y éterniser. Pour cela il allait se donner les moyens de sa politique.

L'intersaison 1969 fût très animée à Mascara et le club se préparait activement pour aborder le championnat qui s'annonçait ouvert et passionnant. Sur les 12 équipes qui formaient le groupe centre ouest pas moins de la moitié étaient des anciens pensionnaires de l'élite et il fallait compter en plus sur le WATlemcen le grand rival et des équipes nouvellement intégrées comme l'USSantée, l'Onaco et l'ASPTT.

Le staff et le comité directeur procédèrent à un recrutement judicieux en faisant venir trois authentiques espoirs du football algérien : HENKOUCHE, BELKEDROUCI et EMBAREK, soit un joueur par ligne. Sur le papier c'était une bien belle formation malgré le départ de BOUDJELLAL qui opta pour le MCOran.

Le Gallia démarra en trombe et engrangea les succès pour s'installer en tête durablement avec au passage une formidable revanche prise sur le WAT (3-0) après un match d'anthologie. Mais l'équipe connut un passage à vide au début de la phase retour et prit un coup au moral lors du carton encaissé à Tiaret.

Ces points perdus lui coutèrent l'accession une fois de plus et en coupe le GCM fut éliminé par l'ESM.  C'était une nouvelle désillusion pour le merveilleux public mascarien. L'année suivante fut médiocre et le club se contentera d'une modeste place dans le ventre mou du championnat.

L'année 1971 marquait la fin des années MAHI qui prit sa retraire de joueur et émigra au MCO comme entraineur. Certains joueurs sur le déclin raccrochèrent et d'autres partirent comme HENKOUCHE, BELKEDROUCI, EMBAREK, KESSAS ……. L'équipe fût vidée de sa substance et BERRAHAL Mokhtar prit la succession de MELIANI.

Une page se refermait …et pourtant, curieux paradoxe que nous offre le football parfois ce fût avec une équipe moyenne et qui n'avait rien à voir avec ses devancières que le club accéda enfin en division nationale à la fin de la saison 1971-72.

Les héros avaient pour noms DINO, KADAOUI, BOUTALEB, MEKKOUS, BELAOUNI, BARKAT, DALI….

Hélas le club retomba dans ses travers et faute d'une stabilité au niveau de l'encadrement ce fut le retour rapide en « Régionale ». Hamza BENCHENANE qui avait repris la tête du club passa de nouveau la main à MELIANI. La saison 1973-74 fût pour le GCM l'une des plus tourmentées de son histoire. Fort de son expérience le nouveau président constitua une solide formation et la préparation fut assurée par LOMBARDO le technico italien qui quittera le club après quelques semaines. TAYEB revint aux affaires et comme de coutume le GCM allait être le principal animateur du championnat régional en, compagnie de la belle équipe du CCSig et du MCSaida.Il engrangea les succès malgré la suspension de son terrain pour toute la phase aller à la  suite d'incidents qui émaillèrent sa rencontre de l'exercice précédent face au RCKouba.. Il aligna une série de neuf victoires consécutives et se détacha au classement avant le match explosif qui allait l'opposer au voisin Saidéen à quelques encablures de la fin. Cette rencontre allait être entourée d'un climat vicié et faire couler beaucoup d'encre. Ce match ressemblait au parfait traquenard. Les locaux n'avaient qu'un mot d'ordre : vaincre à tout prix ! Et pour y parvenir tous les moyens étaient bons : même les extra- sportifs. Malgré la présence du Ministre des Sports et les moyens sécuritaires déployés, c'est dans une atmosphère empoisonnée et une ambiance électrique que se déroula ce match dirigé par Monsieur BENGUERGOURA. Soutenus par une importante galerie les mascariens réussirent à revenir au score grâce à un tir somptueux de MOUADIH et auraient pu prendre l'avantage si l'arbitre avait validé un but parfaitement licite. C'est dans la confusion que s'acheva cette partie marquée du sceau de la violence. Le GCM avait fait l'essentiel grâce au courage et à la vaillance de ses joueurs et le chemin vers la division nationale était ouvert. Finissant sa saison largement en tète , et pour des raisons ténébreuses le GCM fut déchu de son titre de façon très arbitraire et injuste au profit du MCSaida. Ce fut l'une des plus grandes iniquités de l'histoire du football algérien. En signe de protestation devant ce déni de justice et après avoir épuisé toutes formes de recours le GCM déclara forfait pour la saison 1974-75 et ses éléments s'éparpillèrent dans les clubs de la région, malgré les menaces et les intimidations.

Néanmoins dans l'ombre du Gallia un club corporatif , l'OSempac qui avait pour encadreur LAGHA Sadek l'ex gloire du Gallia couvait de jeunes talents qui allaient faire bientôt parler d'eux.

 

                    LES ANNEES 80 ET L'APOGEE DU CLUB

En 1975 le club redémarrait au 3° palier, lançait de nombreux jeunes dans le bain et accéda sans difficulté tout en donnant un certain relief a cette division en attirant de nombreux spectateurs qui étaient ravis d'admirer cette équipe au passé glorieux.

A la faveur de la réforme de 1977 le club fut pris en charge par l'APC qui lui octroya tous les moyens matériels, sous la houlette de BENSAFIR Sid Ahmed le DTS (fraichement diplômé de l'Institut des Sports de Leipzig en ex RDA) et KAOUBI. Il accéda en nationale en 1979 avec une équipe composée en majorité de joueurs formés au club et renforcée par CHIBANI ( ASCO) , BENARBIA et KADA (ISTighennif) .

Ce championnat très disputé de bout en bout ne connut son épilogue qu'à la faveur du goal avérage qui départagea le GCM et l'USMBA.

Le club prit le statut d'ASP en 1979 et fut parrainé par la SONAGHTER avec une direction administrative composée à sa tête des regrettés ADEF Aziz et BERKANI Mokhtar. Le DTS BENSAFIR Sid Ahmed était secondée dans sa tâche par MAHI de retour au pays après sept ans d'absence.  Le Gallia se comporta de façon plus qu'honorable, et malgré une équipe moyenne sans vedette mais qui formait un bloc homogène et soudé il se classa 6° et atteint les quarts de finales de la coupe d'Algérie ne tombant que devant Sétif futur vainqueur.

Parallèlement à cela un travail de fond était mené en direction des petites catégories qui allaient fournir une pléiade de talents qui quelques années plus tard réussissaient un doublé unique en remportant les championnats dans les catégories espoirs et seniors en 1984. L'équipe qui avait enregistré la venue de Lakhdar BELLOUMI devenu entre-temps une star mondiale pouvait compter sur toute une génération de talentueux footballeurs comme BOTT, DAOUD,  HABI, DEBBI,  HEBALI,  GABED, FERHAOUI, LEKEHAL BENHAMENA, BOURI, LAHGA, BENDOUDA etc.……. Encadré par les chevronnés BAGHDOUS, BELAOUNI, BENMILOUD, CHIBANI, KHELLILI le GCM laissait peu de points lui échapper sur son terrain fétiche de MEFLAH Aoued même s'il montrait une certaine fragilité hors de ses bases.

Les années 1984 et 1985 furent une sorte d'apogée pour le club qui réussit après un parcours honorable à ravir le titre à la JSKabylie, lors d'un match qui est resté dans les mémoires et qu'il était impératif de remporter. Disputée en pleine canicule, durant les premiers jours du Ramadan cette rencontre s'acheva par la victoire des mascariens grâce à un but inscrit par KHELLILI au bout de douze minutes de jeu. Il s'ensuivit une fête grandiose pour honorer comme il se devait les nouveaux héros qui passèrent au rang d'icones. La saison suivante il atteint les quarts de finales de la Coupe d'Afrique des Clubs et se hissa en demi-finale de Coupe d'Algérie échouant lamentablement devant un obscur club de régionale le CREConstantine.

Cette année devait marquer le début du déclin du GCM qui allait inexorablement glisser vers les abysses en raison de luttes claniques et de politique de vedettariat. Des gens étrangers au sport à sa gestion et mus par leur seul intérêt ont pris en otage un club au passé prestigieux en en faisant un fonds de commerce. Des gens véreux se pressaient au portillon se faisant introniser président par des personnes peu scrupuleuses qui finiront par envoyer un des fleurons du football algérien en enfer.

LA DESCENTE AUX ENFERS

Malgré d'éphémères retours en au sein de l'élite en 1994 et 1999 (cette dernière grâce à une réforme du système de compétition) et en 2004 le GCM sombrera dans la médiocrité et périclitera en 2006 à la suite de deux relégations successives. Depuis cette date le GCM végète en division régionale et comble de l'ironie et de la honte il ne sera même pas capable d'arracher une 8° place synonyme d'accession au sein de la Division Nationale nouvelle formule. Il se contentera d'un 13° rang qui reflète on ne peut mieux l'état de déliquescence dans lequel il se trouve depuis.

Un club qui a enflammé les foules nord africaines et qui drainaient des milliers de spectateurs autour de lui, jouent aujourd'hui devant des gradins clairsemés de quelques fidèles dans un stade qui aurait bien mérité d'avoir une équipe de son standing.

Ce club pour lequel ont tant fait les Dr BENSAFIR, BOUZIANE Hadj, BENCHENANE Hamza et MELIANI Djilali  , ce club dont les MEKKIOUI, DJAKER, LAGHA, GAUCHER, AOUED, MAHI ,BELLOUMI,EL GOTNI ou KHEDIR ont glorifié le nom se trouve être de nos jours un simple faire valoir qui n'inspire ni crainte ni respect.

C'est pour ces raisons que je ne m'attarderais point sur les deux dernières décennies qui ont été empreintes du sceau de la gabegie de la médiocrité ou tout simplement du burlesque.

L'un des doyens et l'un des plus glorieux clubs nord africains n'intéresse plus aujourd'hui que ceux qui ont la nostalgie d'un passé chargé d'histoire et d'une époque qui avait le parfum d'une légendaire et sublime épopée Nord-Africaine.

Mascara terre orgueilleuse et bastion du football académique, qui a enfanté les plus talentueux des footballeurs Oraniens est aujourd'hui en manque d'hommes capables de porter le flambeau que leur ont passé leurs glorieux ainés. On achève bien les mythes et je voulais à ma manière relater de ma modeste plume de façon plus ou moins succincte l'histoire de ce club qui nous a fait vibrer qui a bercé notre adolescence, notre jeunesse et qui nous a quand même procuré tant de joies. Pour ne point se sentir coupable ou  être un jour redevable devant l'histoire, à défaut de pouvoir aider à redorer ce  blason terni , j'estime qu'il est de notre devoir de laisser pour les générations futures pour la postérité un témoignage afin que nul n'oublie et qu'on sache qu'il était «  une fois dans l'Ouest………….un club qui a porté haut dans le ciel nord-africain les couleurs d'une  région  et  d'une illustre  ville. »

 

                                                                  Mohamed BENZAOUI

 

 



22/05/2011
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