GHALI CHABAB MASCARA

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Interview avec Mustapha DAHLEB

Mustapha DAHLEB c’est un monument du football et vouloir le présenter au grand public serait a mon humble avis un non sens. Son parcours footballistique sa carrière sont connus et seuls quelques petits détails peuvent échapper aux plus jeunes ou aux non initiés.
De passage à Oran pour des raisons pour des raisons professionnelles il a gentiment accepté de m’accorder quelques instants entre deux rendez vous , pour répondre a quelques unes de mes questions qui me tenaient à cœur.
Cela n’aurait pas été possible sans les sollicitations d un ami commun qui se reconnaitra sans nul doute.
C’est donc dans les salons de « l’HOTEL ROYAL » que j’ai eu le plaisir de le rencontrer.
Il garde toujours la même démarche nonchalante et sa physionomie n’a pas beaucoup changé ;tout au plus quelques cheveux blancs en plus . Et il affiche toujours la même décontraction le même humour et surtout la même courtoisie et humilité.
Rencontrer pour nos jeunes « Hamraoua s» celui qui a été l’idole du « Tout Paris » durant une décennie et celui qui aura laissé une empreinte au Paris SG est quand même un petit sinon un gros événement.
Pour ceux qui ne connaissent pas le parcours de Mustapha un petit rappel s’imposait.
Après les traditionnelles présentations et « salamalecs » en usage chez nous nous sommes entés dans le vif du sujet.





SARATOGA : Mustapha tu es né à Béjaia en 1952 et tu as toujours vécu en France à ce que je sache ?
DAHLEB : Affirmatif car je suis parti ( ou plutôt on m’a emmené en France) à l’âge de neuf mois.

SARATOGA : En 1971 tu débarques en Algérie et en quelques semaines à peine tu te fais un nom et tu crèves l’écran
DAHLEB : En fait je vais t’expliquer ce qui s’est passé. A l’époque j’étais venu en Algérie pour passer deux jours et récupérer mon sursis militaire car j’étais étudiant et la procédure n’était pas la même que celle de nos jours où l’ont peut tout régler au niveau du consulat. Et un officier de l’armée dont je garde néanmoins un très bon souvenir m’a fait une bonne « blague mascarienne » . Tu connais les blagues mascariennes je penses???

SARATOGA : Bien sur puisque j’en suis un.
DAHLEB : Et bien cet officier mascarien fou de foot a refusé mon sursis et m’a incorporé, et en fait de deux jours j’ai passé deux ans en Algérie.

SARATOGA : Et donc comme tu devais rester deux ans et que tu devais te résigner tu a décidé d’opter pour un club de football
DAHLEB : Oui c’est bien ça

SARATOGA : Pourquoi le CRB ?
DAHLEB : Pour une seule et unique raison : je ne connaissais rien sur le football algérien. Je ne connaissais personne à part LALMAS et le CRB. Et tant qu’ à faire je me suis décidé à opter pour ce club.

SARATOGA : Qui t’a orienté alors
DAHLEB : Personne ! J’ai demandé ou était leur siège, leur stade et je m’y suis rendu et j’ai demandé à signer avec eux.

SARATOGA : Pourtant à l’époque la presse avait affirmé que SALEM le joueur « Hamraoui » de SEDAN t’ avait conseillé de signer au MCO et que les dirigeants de l’époque n’ont pas prêté attention a cela
DAHLEB : Ce n’est pas possible pour deux raisons au moins. La première comme je l’ai dit plus haut est que je ne suis pas venu pour effectuer mon SN mais pour obtenir mon sursis car j’étais étudiant . La seconde est qu’étant affecté a Alger je ne vois pas comment j’aurais fait. C’est une contre vérité comme celle qui a trait à ZIDANE que KERMALI aurait soi-disant refusé de sélectionner. Ceci étant je peux t’affirmer que cela m’aurait fait plaisir d’évoluer à ORAN qui est une ville très hospitalière et dont le public a toujours été sportif et chaleureux. Mais je vais me répéter : je ne connaissais rien à part LALMAS et BELCOURT.

SARATOGA : Et le hasard a fait que tu te révèles au grand public à moins de 20 ans à Oran lors d’un match d’anthologie au cours duquel tu as marqué un but décisif.
DAHLEB : Absolument et je dois t’avouer que c’était impressionnant d’évoluer dans une aussi belle arène et devant un tel public. En tout cas pour moi c’était une grande première car SEDAN n’était pas une grosse cylindrée et de plus j’avais débuté dans de petits clubs.

SARATOGA : Comment se sont passées les deux années à Belcourt ?
DAHLEB : Dans de bonnes conditions et tout s’est enchainé par la suite avec mes convocations en EN. En plus le CRB c’était une formidable mécanique une machine de guerre. En deux matchs d’affillée on a marqué 15 buts au WAT et à la JSMTiaret. Malheureusement et je le déplore l’équipe était en fin de cycle. Certains de ses meilleurs joueurs arrivaient à la limite d’âge et il y a eu ensuite les départs de LAMAS et KHALEM entre autres.

SARATOGA : Ensuite ce fût le retour au bercail ?
DAHLEB : Oui pour une demi-saison et puis le PSG en 1974 et le plus gros transfert de l’époque : 1,35 millions de francs lourds. C’était le record en France !

SARATOGA : Une parenthèse Mustapha : savais tu que SALEM était mort ?
DAHLEB : Pas du tout ! Je l’ai cherché à un moment donné et on m’avait dit qu il n’était plus à Sedan et qu’il était rentré à ORAN. Je déplore cela car SALEM c’était non seulement un très bon footballeur mais aussi un homme d cœur de caractère et une très forte personnalité doublé d’une gentillesse extrême.

SARATOGA : Une carrière en dehors de la FRANCE ne t’a pas tenté ?DAHLEB : Non et pourtant pas moins de 17 clubs m’ont fait des offres dont le BAYERN de MUNICH le REAL MADRID et un club italien avant même l’ouverture des frontières. Maïs j’aimais trop PARIS !!!!

SARATOGA : Mais tu as signé à NICE ?
DAHLEB : Oui pour ma dernière saison en 1984/85

SARATOGA : Tu es toujours dans le milieu du football ?
DAHLEB : Plus du tout ! Je ne vais plus au stade et c’est à peine si on se voit de temps à autre nous les anciens. Pour te dire c’est toi qui m’apprends qu’une amicale des anciens internationaux a été créée. Je n’ en ais pas du tout eu vent. De toutes façons j‘ai d’autres préoccupations et la page est bien tournée. Tu vois je n’ai plus le temps à cela. C’est même pas la peine de me demander un avis quelconque car je ne saurais te répondre. Cela fait au moins trois ans que je n’ai pas mis les pieds au Parc des Princes.

SARATOGA : De beaux souvenirs quand même ?
DAHLEB : Oui mais des regrets aussi.

SARATOGA : Lesquels ?
DAHLEB ; On n’est jamais satisfait de ce que l on fait et je pense qu’avec le PSG et l’Equipe Nationale on aurait pu beaucoup mieux faire.

SARATOGA : Tu as quand même remporté des trophées !
DAHLEB ; Certes mais on pouvait vraiment aspirer à mieux surtout avec l’EN. Mais bon c’est ca…………..

SARATOGA : Et les distinctions ?
DAHLEB ; La Légion d’Honneur décerné par M. CHIRAC et l’Ordre du Mérite National par M. SARKOZY.

SARATOGA : Ce fût un plaisir de te rencontrer . Un dernier mot…….
DAHLEB :Ecoute tout le plaisir a été pour moi et je te charge de transmettre tous mes encouragements aux jeunes forumistes du MCO et je te promets que pour mon prochain passage à ORAN je leur rendrais visite , d’autant que la ville d’Oran est très agréable.





06/06/2009
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